Accélération des prix aux Etats-Unis : l’inconfort et la confusion gagnent les investisseurs

Avec la forte accélération des prix aux Etats-Unis en janvier, l’inconfort et la confusion gagnent les investisseurs.

Bien que la hausse des prix reste majoritairement concentrée dans l’énergie, l’alimentation et les biens manufacturés, la diffusion progressive aux services conforte le scénario d’une inflation qui s’installe (graphique 1). Avec une Réserve fédérale désormais dépendante des données économiques, les observateurs s’attendent à une série rapide de hausses de taux dans les prochains mois. Le niveau implicite des taux Fed-Funds dans le marché atteint 1.75% en fin d’année soit une hausse de 25 bp à chacune des sept prochaines réunions du FOMC[1]. Une hausse des taux de 50 bp à la réunion du 16 mars, évoquée par certains membres votants de la Fed, est même déjà en partie intégrée.

Le marché de taux intègre donc déjà un resserrement bien plus rapide de la politique monétaire que dans le cycle 2015-2018. Dans ces conditions, ne faut-il pas s’inquiéter d’un ralentissement rapide de la croissance voire d’une récession ? L’aplatissement rapide de la courbe des taux semble aller dans ce sens (graphique 2).

Il nous semble prématuré d’arriver à cette conclusion. La croissance du premier trimestre aux Etats-Unis et en Europe s’annonce médiocre à cause de la vague « Omicron » et de la gêne que constitue le choc sur les prix cet hiver. Cependant, la plupart des scénarios épidémiques envisagent un recul des contaminations et une réouverture assez rapide des secteurs concernés notamment dans les services (tourisme, hôtellerie, restauration, spectacles, loisirs…) à partir du printemps.

La performance relative entre les valeurs cycliques et défensives indique que les investisseurs en actions restent confiants sur la croissance (graphique 3). Sinon, comment justifier la performance des secteurs aussi sensibles à la conjoncture que les bancaires par exemple. Depuis le début de l’année c’est donc plutôt le scénario de « réinitialisation » des valorisations qui semble se jouer.

Pour autant, la volonté des Banques centrales de resserrer les conditions financières pèse sur le sentiment de marché. L’incertitude sur la trajectoire des taux d’intérêt et l’ampleur de la « réinitialisation » des valorisations, bien qu’en partie réalisée, est une source d’inconfort et nous amène à conserver une allocation modérée au risque dans les portefeuilles internationaux.

Termes et définitions
1. FOMC ( FOMC ) Le FOMC (Federal Open Market Committee) est le comité des marchés ouverts du Fédéral de la Réserve américaine.
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