Les actions mondiales continuent de traverser une passe difficile. L’indice MSCI monde (tous pays) affiche une baisse de 18% depuis ses plus hauts. Les raisons de la tourmente sont connues : un environnement géopolitique incertain, des chocs de l’offre qui font grimper l’inflation à des niveaux jamais vus depuis une quarantaine d’années, des banques centrales qui deviennent de plus en plus restrictives…
Le sentiment fondamental continue de se dégrader
Dans ce contexte incertain, les perspectives de bénéfices commencent à être revues à la baisse par les analystes financiers. Avec une inflation des coûts unitaires de main d’œuvre, des prix de l’énergie et des matières premières plus rapide que celle des prix de vente, les marges bénéficiaires des entreprises vont être sous pression.
Les prévisions à 12 mois des bénéfices par action de l’indice MSI monde affiche un taux de croissance (en glissement annuel) en baisse sensible. D’un plus haut à +20,6% en août 2021, le taux de croissance est retombé sur sa moyenne de long terme sise à +5% (cf. chart ci-après).
Nous n’excluons pas que la croissance des prévisions de bénéfices retourne en zone négative, ce qui est d’ailleurs déjà le cas pour l’indice MSCI des pays émergents.
La hausse des taux d’intérêt et la nette décélération du rythme de croissance des prévisions de bénéfices, créent une configuration qui devrait maintenir l’indice des bourses mondiales dans leur phase de correction.
Concernant la valorisation de l’indice MSCI, son P/E[1] à 12 mois vient tout juste de revenir sur son seuil critique de sous-valorisation, sis à 13,2 (cf. chart ci-après). Un excès de sous-valorisation est à craindre, avec un P/E qui pourrait encore perdre 10%. D’un point de vue technique, un tel scénario ramènerait l’indice sur le niveau des 2240 points, ce qui correspondrait à un retracement de près de 61,8% de la vague de hausse post covid initiée en mars 2020.
L’aversion au risque continue de progresser
Du côté du sentiment de marché, on notera que depuis le début de l’année, le ratio de prime de risque se maintient sur une trajectoire haussière. A plus long terme, si l’on considère que depuis 2018, l’aversion au risque est dans un cycle haussier, le ratio de risque pourrait encore progresser et remonter sur le niveau de 3,5 contre un niveau de 2 actuellement (cf. chart ci-après).
Compte tenu de la rentabilité anticipée des actions, du taux d’intérêt à 10 ans, et de leur volatilité respective, il ne nous parait pas encore opportun de revenir à l’achat sur les actions mondiales, du moins dans une optique de moyen/long terme.
Jérôme Boumengel
Conseiller sénior en market timing & stock picking
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Krach larvé en perspective comme en 2000 ?
Merci pour cette analyse intéressante