Jauger l’exposition d’une entreprise à un conflit armé ou aux mesures de rétorsion qui pourraient être prises en conséquence de ce conflit armé est un exercice compliqué. D’abord parce que les entreprises ne publient pas forcément la ventilation précise de leur activité. Ensuite parce qu’il faut prendre en compte ce qui est produit et vendu localement, exporté ou importé. Enfin parce que ces périodes sont par nature incertaines en durée et en intensité.
On peut toutefois tenter de déterminer quelles sont les entreprises qui génèrent une part non négligeable de leur activité sur un territoire. A commencer par les entreprises nationales. Dans le cas qui nous intéresse, on peut estimer sans trop de risques que les sociétés russes qui opèrent sur leur marché domestique ou à l’export seront lourdement impactées par une salve de sanctions internationales contre la Russie. Ce n’est donc pas une surprise de constater que les actions des banques Sberbank ou VTB Bank ou du géant du gaz PJSC Gazprom perdent 40% aujourd’hui à la Bourse de Moscou. Pas de surprise non plus pour les groupes russes de métallurgie exilés à Londres comme Polymetal ou Severstal s’effondrent de 25%.