Depuis des décennies, le cuivre est surnommé par certains « Dr Copper ». L’idée sous-jacente est que le cuivre serait docteur en économie, tant l’évolution de son prix est un indicateur avancé de la croissance mondiale. Ceci s’explique : le cuivre est partout dans nos économies modernes et, à ce titre, sa consommation est très révélatrice de l’état de santé des principales économies.
Toutefois, on observe depuis le début de l’année une déconnexion entre les prix du cuivre et les indicateurs de croissance.
L’explication tient dans le rôle central du cuivre dans le déploiement des technologies bas carbone nécessaires à la limitation du réchauffement climatique. Une voiture électrique contient environ 4 fois plus de cuivre qu’une voiture thermique, une éolienne entre 950 kilos et 5 tonnes de cuivre selon sa taille, il est nécessaire à la production des panneaux solaires, au développement du réseau électrique, des chargeurs de batteries… Le cuivre est le couteau suisse de la transition énergétique !
De ce fait, étant donné le caractère d’urgence de la transition énergétique, que la situation économique soit bonne ou pas, nous devons accélérer sur l’installation des énergies renouvelables (ENR) et le développement de la voiture électrique et des réseaux.
En Chine, alors que la croissance déçoit depuis la fin de la politique « zéro COVID » avec des chiffres inférieurs aux attentes, le pays accélère sur les ENR.. Cela s’est notamment traduit par une hausse de 11% de la demande de cuivre sur les 6 premiers mois de l’année pour ce pays qui pèse très lourd sur le marché du cuivre sachant qu’il consomme environ la moitié de la production mondiale du métal.On pourrait donc voir le cuivre être de moins en moins sensible, pendant la période de transition, à l’évolution de la croissance économique, la demande restant relativement élevée même en période de ralentissement du fait de l’accélération de la demande pour les technologies bas carbone. « Dr Copper » n’est plus, et laisse peut-être sa place à « Dr Green » : il semble qu’il soit désormais titulaire d’un diplôme en finance responsable…