Inflation : un débat d’expert ?

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La plupart du temps, et c’était encore plus vrai depuis une trentaine d’années, l’inflation est un sujet réservé aux experts. Elle ne commence à intéresser les entreprises et les ménages que lorsqu’elle devient réellement visible, c’est-à-dire quand elle atteint le niveau qui va rendre son existence douloureuse pour le porte-monnaie. Nous sommes évidemment en plein dedans, après une longue phase de hausse des prix en pente douce, donc peu perceptible.

Il y a un an, l’inflation était un sujet qui n’avait d’intérêt que pour les initiés. Ça parlait covid, création monétaire et perturbation des chaînes d’approvisionnement, mais consommateurs et opérateurs étaient loin de s’imaginer que les prix s’envoleraient de plus de 7.5% en glissement annuel dans la zone Euro. A la limite, celui qui effectuait des travaux dans sa maison avait pu constater relativement tôt que les matériaux dont il avait besoin mettaient plus de temps à arriver et coûtaient un peu plus cher. Idem pour celui qui souhaitait mettre la main sur une console de jeux ou une voiture électrique.

Pour les banques centrales, la conduite à tenir était celle du “quoi qu’il en coûte” et le nombre d’individus infectés était sans aucun doute la principale variable d’ajustement.

La nuit du 23 au 24 février et ce qui s’en est suivi a bousculé pas mal les choses, en anéantissant les espoirs d’atterrissage des prix en douceur. Alors que dix jours plus tôt, Christine Lagarde venait d’admettre que les banquiers centraux avaient sous-estimé l’inflation, la déclaration de guerre de Vladimir Poutine venait “remettre une pièce” dans la machine inflationniste, pour utiliser une expression triviale mais plutôt en phase avec le sujet. A partir de là, l’équation est devenue encore plus complexe pour pas mal de monde

Les économistes ne sont pas tous d’accord au sein d’une même institution et les divergences se creusent entre les politiques monétaires menées aux Etats-Unis et en Europe. Alors comment un investisseur particulier peut-il avoir la moindre idée de la stratégie à adopter dans ce genre de période. Peut-il vraiment anticiper quoi que ce soit ou doit-il se contenter de suivre les marchés avec un peu de retard ?

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