La BCE a modifié la tonalité de son discours à l’occasion de sa réunion de février

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En réponse à la détérioration des chiffres d’inflation en zone euro, la BCE a modifié la tonalité de son discours à l’occasion de sa réunion de février.

Même si l’énergie constitue la moitié de la hausse de 5.1% des prix à la consommation en janvier (graphique 1), force est de constater que l’inflation est plus durable qu’anticipée et qu’elle gêne les agents économiques.

La BCE ne souhaite cependant pas précipiter sa réponse, d’autant que par effet de base, l’inflation rebaissera sur la deuxième partie de l’année. La BCE cible un retour de l’inflation à moyen terme sur un niveau de 2%. Par ailleurs, la progression des salaires en zone euro reste très modérée à 1.3%, ce qui la distingue des Etats-Unis.

Lors de la réunion de mars, la BCE procèdera à une revue des prévisions à l’aune des derniers développements. Même si elle ne souhaite pas agir trop vite pour ne pas peser sur la reprise économique, elle n’exclut dorénavant plus une hausse des taux dès 2022 (graphique 2).

Cette annonce a été accueillie fraichement par les marchés, déjà fragilisés par la consolidation partie des Etats-Unis en janvier. Les tensions sur les taux s’accroissent nettement et le 10 ans allemand s’installe décisivement au-dessus de zéro. L’euro absorbe également une bonne partie de la surprise monétaire et rebondit significativement face au dollar.

Dans les actions, ce mouvement conduit à une poursuite de la consolidation des valeurs chères au profit des valeurs décotées, et en premier lieu les banques, largement pénalisées ces dernières années par la politique de taux négatifs menée en zone euro.

Cette évolution du discours de la BCE ne change pas fondamentalement notre scénario de poursuite de la reprise économique en 2022. Les perspectives restent bonnes, d’autant que les contraintes sur l’activité liées à la diffusion de la cinquième vague de Covid commencent à être levées. Il est probable que la croissance européenne s’établisse aux alentours de 4% cette année et que le taux de chômage continue à refluer. Enfin, le point de départ des taux d’intérêt de la BCE est très bas (-0.5% pour le taux plancher du corridor). Même si la Banque centrale augmente ses taux de 25 pb en septembre et décembre 2022 pour revenir à des taux nuls, les conditions monétaires resteraient accommodantes.

En revanche, plusieurs éléments pèsent sur la confiance des investisseurs : inflation élevée à court terme et ralentissement de la demande au premier trimestre, tensions géopolitiques et hausse du prix du pétrole, perspectives de résultats des entreprises revues en baisse pour 2022. En conséquence, nous conservons des expositions modérées aux actions et pensons qu’il est prématuré de les renforcer.

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