Alors que les conditions cycliques et monétaires restent défavorables, la correction forte des marchés actions depuis le début de l’année interroge sur l’opportunité de reprendre du risque dans les portefeuilles.
Les perspectives de croissance restent orientées à la baisse même si une récession à court terme n’est pas le scénario le plus probable. Les modèles de suivi hebdomadaire du PIB en temps réel de l’OCDE[1] n’indiquent toujours pas de décrochage de la croissance (graphique 1).
Les conditions monétaires sont également défavorables avec les perspectives de hausse des taux d’intérêt dans l’ensemble des pays industrialisés à l’exception notable du Japon. Ces hausses de taux sont complétées par l’arrêt des achats d’actifs par les Banques centrales suivi de la diminution de leur bilan. Une large partie de ces mouvements sont déjà intégrés dans les marchés comme le signalent les indices des conditions financières (graphique 2).
L’environnement actuel s’accompagne logiquement d’une compression des valorisations des actions sous l’effet : (1) d’un point de départ plutôt élevé en absolu, (2) de l’anticipation du ralentissement économique et (3) de l’effet du resserrement des conditions monétaires par les Banques centrales. Ce processus est déjà bien avancé notamment dans le monde hors Etats-Unis avec une valorisation inférieure à sa moyenne historique. Depuis début mai le marché américain accélère sa correction et réduit sa prime de valorisation (graphique 3).
Il est difficile de savoir si la compression des multiples est arrivée à son terme. Tout au plus peut-on dire qu’une partie substantielle du chemin a déjà été réalisée, surtout si on écarte le scénario d’une récession à court terme.
Nous poursuivons le mouvement entamé la semaine dernière en relevant tactiquement notre exposition aux actions en cohérence avec les objectifs de risque de nos différents fonds.