La Finance en 2040 vue par les experts : Thomas Forest

Thomas Forest

Thomas et moi étions dans la même classe de Terminale C en 1994. Il était bien meilleur que moi et détonnait déjà par sa modestie et sa bienveillance. Thomas a créé Pandat en 2010, courtier en placements de trésorerie et le succès est depuis phénoménal ! Mais Thomas n’a pas changé, il continue de parler de son plaisir à comprendre ses clients, à offrir des solutions malines et innovantes, à apprendre tous les jours et à s’assurer que tous ses salariés aient le même enthousiasme. Un sens du partage et une grande curiosité, sans doute la raison du succès de Pandat. 

Zoé Charny

Nous sommes en 2040, comment voyez-vous le monde qui nous entoure ?

Je pense que l’un des enjeux essentiels à horizon 2040 sera la dette. L’explosion de la dette publique en France va poser des questions de son financement pour les générations futures. Le mythe de l’argent facile, de la machine à papier devra faire long feu. Cela étant dit le problème étant loin d’être spécifiquement français, ou même européen, puisque les Etats-Unis aussi ont vu leur dette exploser. La question est de savoir qui/quels pays bénéficieront du laxisme budgétaire des puissances occidentales ?

“Le mythe de l’argent facile, de la machine à papier devra faire long feu”

La deuxième interrogation sera l’importance de la technologie dans nos vies. Il est incontestable qu’à horizon 2040, l’innovation technologique sera prépondérante dans nos vies, mais dans quelle mesure cela va-t-il révolutionner notre quotidien ?

Est-ce qu’on partira tous en vacances sur Mars ? est-ce qu’on aura des puces dans le cerveau pour commander nos appareils ? C’est difficile à prévoir. Ce qui est certain cela est que les machines feront de plus en plus le travail des hommes et que va se poser la question de la place du travail dans nos vies. Je veux bien imaginer un goût accru pour l’oisiveté en 2040 mais je crois encore que l’avenir appartient à ceux qui travaillent.

Comment auront évolué les marchés financiers ?

Je pense que les marchés financiers auront toujours comme rôle de fixer un prix entre une offre et la demande, mais l’enjeu sera les nouveaux sous-jacents qui y seront échangés. On peut parfaitement imaginer une révolution importante sur ce point.

Effectivement, d’ici 2040, avec la blockchain, on peut se demander qui aura besoin d’un notaire pour sécuriser une transaction ?

Est-ce que les appartements ne seront pas côtés sur des marchés financiers directement ?

"avec la blockchain, [...] qui aura besoin d’un notaire pour sécuriser une transaction ?"

Je pense que les marchés financiers auront toujours comme rôle de fixer un prix entre une offre et la demande, mais l’enjeu sera les nouveaux sous-jacents qui y seront échangés. On peut parfaitement imaginer une révolution importante sur ce point.

Quel rôle joueront les professionnels de la gestion d’actifs en 2040 ?

En restant cohérent avec la question précédente, si on considère qu’il y aura une hyper financiarisation des échanges, cela devrait accentuer encore plus le rôle de la gestion d’actifs, qui va devenir essentiel dans le quotidien avec de plus en plus d’actifs à gérer.

Après si on envisage la question des débats actif versus passif, gestion thématique ou autre, je ne crois pas vraiment à des tendances de fonds sur ces sujets, ce n’est souvent qu’une question de modes qui vont et viennent. Je crois beaucoup à la gestion active, mais il faut bien reconnaître qu’une grande partie de la performance provient du marché, donc cela laisse peu d’espace à de l’alpha. Mais malgré tout je n’imagine pas de révolution d’ici 2040 sur ces sujets, même si une nouvelle mode sera sûrement en place d’ici là !

Rétrospectivement, quelle est la plus grande erreur de prévision/anticipation que vous ayez faite ?

J’étais persuadé que l’abondance de liquidité qu’on a connu ces dernières années avec les politiques monétaires extrêmement accommodantes et les injections de liquidité massives de la part des banques centrales, allaient faire exploser l’inflation, cela n’a pas été le cas. 

(Je fais alors souligner à Thomas qu’il finit par avoir raison, puisque l’inflation en effet explose maintenant).

Oui mais cela serait trop facile de dire que j’avais raison, j’ai eu tort à l’époque.

(Si on pouvait résumer quelqu’un en une anecdote, je pense que cela pourrait résumer la très très grande honnêteté intellectuelle et humilité de Thomas.)

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