Pas plus tard que ce matin, le président Xi Jinping martelait que la ville de Hong Kong devait mettre en place “toutes les mesures nécessaires” pour combattre l’épidémie du virus Omicron débutante sur l’île.
Depuis maintenant presqu’un an et demi, la Chine a pris un chemin différent de celui du reste du monde pour lutter contre le virus : la coupure quasi-totale des liaisons avec l’extérieur et la limitation drastique des interactions sociales.
Néanmoins, dans le contexte actuel, cette stratégie apparaît de plus en plus risquée. Le New York Times en parlait hier : “La politique zéro Covid de la Chine n’est rien d’autre qu’une pandémie en attente”. Dans le même temps, le reste du continent asiatique est en effervescence avec le variant Omicron : le Vietnam recense pas loin de 30 000 nouveaux cas / jour, la Corée 50 000 et le Japon 100 000.
Ce n’est pas (encore?) le cas en Chine qui résiste tant bien que mal en bloquant à la fois les arrivées de vols internationaux dans le pays : le traffic aérien en provenance de l’international y est quasiment à l’arrêt (à environ 3% des niveaux de 2019), et en limitant les déplacements au sein du territoire (baisse massive du transport ferroviaire et aérien interne depuis la fin d’année 2021). Comme le disait le docteur Osterholm (épidémiologiste américain) : “l’Omicron est un courant d’air, il est très dur de bloquer un courant d’air”.
La politique chinoise s’explique par une différence notable avec ses pairs occidentaux : le manque d’efficacité de ses vaccins. En effet, selon une étude de l’université de Hong Kong, le vaccin de Sinovac ne produit pas suffisamment d’anticorps pour neutraliser l’Omicron à la différence du vaccin de Pfizer qui lui améliore fortement la protection. C’est un point sur lequel met l’accent Jonathan Anderson (d’Emerging Group Advisors) dans son dernier papier sur le sujet : si l’épidémie accélère en Chine, le gouvernement n’aura pas d’autre choix (socialement et politiquement) que de remettre un tour de vis et cela risque de poser un sérieux problème à sa reprise économique (et par extension à celle du reste du monde).
En effet, dans un contexte global de marché déjà très inflationniste et instable (perturbé par les problématiques d’approvisionnement), une fermeture plus complète de l’économie chinoise est un scénario qui n’est absolument pas anticipé par les investisseurs, le rendant d’autant plus dangereux.
Excellente soirée,
Max