Après un bon début d’année porté par la réouverture de l’économie chinoise, des prix des énergies au plus bas et une amélioration des coûts de transport et des problèmes d’approvisionnement, l’économie mondiale ralentit un peu plus chaque mois et se rapproche inexorablement de la récession.
Les raisons de ce ralentissement
Selon les enquêtes PMI1, aucun des répondants n’a dit que les risques augmentaient. De fait, du côté de l’activité, le PMI Composite mondial a augmenté en avril, passant de 53,4 en mars à 54,2, tiré par la forte activité dans le secteur des services. En revanche, l’indice du secteur manufacturier continue de se contracter. Tous les pays affichent donc un repli dû à une forte baisse des nouvelles commandes.
À noter quelques bonnes nouvelles du côté des prix : 1/ Le désencombrement des chaînes d’approvisionnement qui améliore les délais de livraisons et 2/ la baisse des prix des inputs et outputs dans le secteur manufacturier et dans une moindre mesure dans les services.
L’inflation, toujours élevée, qui pèse fortement sur la demande, du fait de la réduction du pouvoir d’achat des consommateurs, producteurs et administrations.
Les effets immédiats des hausses de taux directeurs des banques centrales qui ont entrainé et qui continueront longtemps après l’arrêt du resserrement monétaire 1/ une contraction du crédit et 2/ des faillites bancaires.
Les économies surprennent
L’économie américaine. Au premier trimestre de l’année l’économie a continué sur l’élan de 2022 en affichant une croissance de +1,1 % au T1‑23. Toutefois, cette performance ne devrait pas se répéter sur les prochains trimestres. Au contraire, l’économie américaine devrait passer par la case récession au 2ème semestre. Les progressions du PIB sur les trois prochains trimestres devraient afficher +0,1 % au T2‑23,‑0,9 % au T3 et ‑0,3 % au T4.
L’économie de la zone euro. Les perspectives de la zone s’améliorent. Le taux de croissance du PIB au T1‑23 est ressorti à +0,1 % trimestre à trimestre (t/t) après ‑0,1 % t/t au T4‑22. Heureusement, les enquêtes auprès des entreprises montrent une montée en puissance de l’activité qui pourrait donner un petit coup de pouce (+01 %‑+0,2 %) à la croissance au T2‑23 ce qui laisse dire aux observateurs que la Zone Euro (ZE) pourrait éviter une récession cette année. Toutefois cette situation reste fragile.
L’économie du Japon. La croissance de l’activité continue de s’améliorer. La consommation des japonais et la réouverture du tourisme aux étrangers compensent les pertes dans les échanges internationaux. Par ailleurs, alors que le nouveau gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) est en place, nous n’avons pas vu de changement dans la politique monétaire.
L’économie Chinoise. Une fois la réouverture de l’économie chinoise en janvier, elle a fortement rebondi au T1‑23, progressant de 2,2 % t/t après 0,6 % au T4‑22. La poussée s’est concentrée dans le secteur des services oubliant quelque peu le secteur manufacturier. Aujourd’hui, fautes de nouvelles commandes, les enquêtes prospectives sont moins enthousiastes.
Le monde émergent. En Asie hors Chine, en Amérique Latine et en Europe Centrale et comme nous l’avons déjà mentionné, la demande domestique et étrangère se fait plus rare, ce qui entraine un ralentissement de la croissance de la plupart de ces pays.