Le premier élément favorable au scénario de modération est la stabilisation du prix des matières premières. Ce mouvement débute dès le mois de mars pour les métaux industriels, suivi en mai par les matières premières agricoles et plus récemment par le pétrole (graphique 1 – haut). Des éléments à la fois de réponse de l’offre et de ralentissement de la demande participent à ce repli. En revanche, l’aggravation de la crise du gaz en Europe reste une sérieuse épée de Damoclès sur les perspectives de la région (graphique 1 – bas).
Du côté des publications macro on notera la dégradation des enquêtes auprès des directeurs d’achat (PMI[1]) au mois de juin en zone euro (51.9 vs 54.8 en mai) et aux Etats-Unis (51.2 vs 53.6 en mai). Certes, l’indice reste en territoire d’expansion (au-dessus de 50) mais le ralentissement est notable et devrait se poursuivre si l’on en croit les commentaires qualitatifs inclus dans les enquêtes. En revanche, la réouverture des économies en Asie alimente un rebond de l’enquête au Japon (graphique 2).
Tout ceci va dans le sens du scénario de modération i.e. un ralentissement de la demande mais pas un écroulement et une accalmie progressive des tensions sur l’offre. Dans ce scénario l’atterrissage de l’inflation vers 3-4% faciliterait le travail des banques centrales et augmenterait sensiblement la probabilité d’un atterrissage en douceur. Cependant, la partie de l’inflation plus persistante ne peut être traitée que par une hausse des taux d’intérêt suffisamment forte et rapide pour peser sur la demande et in fine sur l’emploi. La route de l’atterrissage en douceur est longue et sinueuse.
Le retour du scénario de modération est favorable aux marchés financiers. Dans ce cadre, nous avons remonté modérément l’exposition aux actions dans les fonds internationaux en levant tout ou partie des couvertures.