L’inflation forte aux États-Unis, dans la zone euro, au Royaume-Uni dans la période récente n’est pas liée à un certain nombre des facteurs qui sont souvent évoqués :
- elle ne vient pas d’une stimulation trop forte de la demande ; le PIB est toujours nettement inférieur à celui qu’il aurait été sans la crise ; les déficits publics en 2020 et 2021 ont été compensés par la hausse de l’épargne des ménages ;
- elle ne vient pas d’un redressement du pouvoir de négociation des salariés : malgré les hausses plus rapides des salaires, le partage des revenus se déforme toujours en faveur des profits ;
- elle ne vient pas des politiques monétaires expansionnistes : il y a longtemps qu’il n’ya plus de corrélation entre la croissance de l’offre de monnaie et l’inflation.
Il reste alors comme piste explicative de l’inflation une succession de chocs d’offre (matières premières, énergie, transports, semi-conducteurs…), la volonté des entreprises d’augmenter leurs marges bénéficiaires, la déformation de la structure de la demande.