C’est à peu près la seule conclusion que l’on puisse tirer du rapport sur l’emploi américain du mois d’août : celle d’une vraisemblable pause de la FED à l’occasion de son prochain FOMC qui maintiendrait, donc, son objectif des Fed Funds dans la fourchette de 5,25 % à 5,50 %. Trois principales raisons à cela :
Le ralentissement confirmé du rythme des créations d’emplois, à 187 K, soit le même niveau qu’en juillet avant la révision à la baisse à 157 K.
La concentration des emplois dans la santé, à raison de 97 K, soit, comme au cours des trois derniers mois, une très faible progression dans le reste de l’économie.
La remontée de trois dixièmes du taux de chômage, de 3,5 % à 3,8 % et celle, également, du taux de sans emploi des personnes marginalement rattachées au marché de l’emploi, de 6,7 % à 7,1 %.
Enfin, la croissance limitée du taux de salaire, de 0,2 % après 0,4 %, sa plus faible progression depuis février à la faveur d’une modération à 4,3 %.
Prudent mais pas outre mesure ‘faucon’ lors de sa conférence de Jackson Hole, J. Powell s’était gardé de se prononcer sur ce que la Fed envisageait de faire en septembre. Elle dispose aujourd’hui de cartes pour ne rien faire et, sauf mauvaise surprise sur l’inflation, c’est sans doute ce qu’elle privilégiera compte-tenu du degré de resserrement monétaire actuel. Pour la suite, tout dépendra, surtout de ce que feront les marchés. Un rallye vraisemblable des T-Notes- pourrait, en effet, apporter des répliques contrariantes, en provenance du crédit et de l’immobilier, et forcer, in fine, la FED à revenir à la charge plus tard. Mais çà, c’est pour plus tard. Pour l’instant les marchés américains savourent une croissance attendue à plus de 5,5 % r.a. au troisième trimestre et la perspective d’un arrêt des hausses de taux, objet de repentification de la courbe. Les matières premières saluent, également comme il se doit, le mix porteur en présence.