Les pays du G20 mal partis pour atteindre la  neutralité carbone…

La dernière version de l’étude « Net Zero Economy Index », réalisée par le cabinet de conseil et d’audit PwC, montre que le rythme de décarbonation des pays membres du G20 est au plus bas depuis 20 ans, alors que ces États sont à l’origine de près de 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). L’indice indique pour 2021 une baisse du rythme de décarbonation de 0,5 %, soit une valeur très en deçà de la moyenne annuelle de 1,4 % des 20 dernières années. Encore plus alarmant, neuf de ces pays (dont la France) ont même connu une augmentation de leur intensité carbone en 2021.

Le rythme de décarbonation à atteindre pour respecter l’Accord de Paris et rester sur une trajectoire de 1,5°C de hausse des températures s’élève dorénavant à 15,2 %, contre 12,9 % en 2020. Pour donner une idée du défi que cela représente, ce rythme est 11 fois plus rapide que la moyenne mondiale des vingt dernières années, avec une actualité géopolitique et économique peu favorable à la réduction drastique des émissions de C02.

Aucun des pays du G20 ne s’approche du rythme de décarbonation nécessaire : la Chine a réussi à réduire de 2,8 % son intensité carbone, tandis que les États-Unis (+0,1 %), l’Inde (+2,9 %), le Japon (+0,6 %), l’Allemagne (+1,7 %) et la France (+1,4 %) ont tous connu des augmentations, en partie en raison de la reprise économique d’après pandémie. En 2021, le pays le plus performant a été l’Afrique du Sud (-4,6 %), devant l’Australie (-3,3 %), la Chine (-2,8 %), la Turquie (-2,7 %) et le Canada (-2,2 %).

En tête de la course, Pekin, selon des données publiées par Carbon Brief, site internet britannique spécialisé en informations climatiques et énergétiques, vient d’ajouter un quatrième trimestre consécutif de baisse de ses émissions de GES, avec un record de -8 % d’avril à juin 2022. « La dernière baisse trimestrielle a été entraînée par la crise immobilière en cours en Chine, les mesures strictes de contrôle du Covid, la faible croissance de la demande d’électricité et la forte hausse de la production d’énergie renouvelable. » explique le site.

A contrario la France, au cours du premier semestre 2022, selon les premières estimations de l’association Citepa, n’a constaté qu’une baisse de ses émissions de seulement 0,6 % alors que l’hexagone doit réduire ces dernières de 4,7 % par an jusqu’en 2030. La plus forte augmentation a été enregistrée dans le secteur des transports avec +7 % par rapport au premier semestre 2021. Plus encourageant, l’industrie enregistre une baisse de 5 %, et le résidentiel tertiaire de 13 %.

Tous les pays doivent donc redoubler d’efforts pour réduire l’intensité mondiale en carbone de 77 % d’ici 2030 si l’on veut maintenir une chance d’atteindre l’objectif de 1,5°C. Note positive : l’existence d’un consensus mondial toujours plus partagé de la part des pouvoirs publics, des investisseurs et des entreprises sur la nécessité d’une décarbonation à grande échelle et d’une accélération de l’utilisation des énergies renouvelables.

Les entreprises continuent de progresser dans la lutte contre le changement climatique grâce à la décarbonation de leurs propres organisations, à l’amélioration des performances de leurs chaînes d’approvisionnement et à leur pouvoir d’influence les unes envers les autres. Ainsi, plus de 3 000 entreprises et institutions financières travaillent avec l’initiative Science Based Targets (SBTi) pour diminuer leurs émissions en s’appuyant sur une démarche scientifique.

La pression des décideurs politiques pour sécuriser l’approvisionnement énergétique avec la guerre russo-ukrainienne ne doit cependant pas décourager les investissements en faveur de la neutralité carbone, comme par exemple ceux dirigés vers les énergies renouvelables. Plus que jamais la collaboration et le multilatéralisme seront nécessaires pour que la planète atteigne le « net zero emission».

Document non contractuel. Le présent document contient des éléments d’information, des opinions et des données chiffrées qu’Ecofi considère comme exacts ou fondés au jour de leur établissement en fonction du contexte économique, financier ou boursier du moment. Il est produit à titre d’information uniquement et ne constitue pas une recommandation d’investissement personnalisée.

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