Le taux d’inflation conditionne la politique monétaire de la BCE. Elle regarde l’inflation globale comme un signal de persistance de la hausse des prix via les salaires ou via la hausse des contrats d’énergie. C’est cet effet de contagion qui est aujourd’hui le plus préoccupant. Il provoque une hausse durable du taux d’inflation sous-jacent, celui que la BCE veut contrôler car il traduit les tensions au sein de l’économie de la zone Euro. Pour l’instant, elle est en échec et devra durcir le ton encore lors de la réunion du 4 mai.
Le taux d’inflation s’est inscrit à 6.9% en mars contre 8.5% en février. C’est le taux le plus bas depuis février 2022, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le taux d’inflation sous-jacent continue de grimper à 5.7% contre 5.6% en février. C’est sa marque la plus élevée depuis la création de la zone Euro.
.La chute de l’inflation se lit dans le repli du prix de l’énergie dont la contribution est négative pour la première fois depuis février 2021.
Pour les mois qui viennent, cette contribution restera négative. De mars à l’automne 2022, les prix de l’énergie étaient très élevés, bien plus forts que ceux observés actuellement. Comme il n’est pas attendu de crise nouvelle de l’énergie, le prix sera systématiquement plus faible que l’an dernier pour les prochains mois. La demande d’énergie est plus réduite (sobriété et météo) et les réserves de gaz sont à un haut niveau en sortant de l’hiver. Il ne sera pas nécessaire de les remplir en urgence.