Au sein des zones émergentes, les taux d’inflation continuent de suivre des trajectoires divergentes. En effet, ils se sont encore accélérée début 2022 en Amérique latine et en Europe centrale et orientale.
La dynamique est particulièrement forte en Europe centrale, au Brésil, et surtout en Turquie où l’inflation s’est élevée à près de 55 % en février (cf. graphique 1). La situation est moins préoccupante en Asie. A l’exception de l’Inde, l’inflation demeure modeste, voire absente dans la région.
L’invasion russe en Ukraine et les conséquences économiques des sanctions occidentales devraient accentuer les pressions haussières déjà en place. L’impact va concerner en particulier la trajectoire des prix des produits alimentaires et agricoles. Ces derniers, dont le poids est élevé dans l’indice général des prix des pays émergents (30 % en moyenne en Asie, 25 % en Europe et 20 % en Amérique latine) ont fortement augmenté au dernier trimestre 2021. Les pays d’Europe et d’Amérique latine sont les plus touchés (+65 % en Turquie, +21 % en Colombie, +12 % en Pologne et au Mexique, +11 % en Hongrie et en République tchèque et +8 % au Brésil).
Au-delà de l’effet haussier supplémentaire lié à la crise ukrainienne, l’inflation sera plus difficile à résorber en Amérique latine et en Europe qu’en Asie. Des facteurs structurels vont persister, pesant sur les coûts et in fine l’inflation sous-jacente, notamment :
- Une exposition plus forte des économies aux pénuries mondiales des chaines d’approvisionnement
- Des évolutions salariales plus dynamiques (cf. graphique 2) en raison des tensions sur le marché du travail en Europe et des pénuries de main d’œuvre qualifiée en Amérique latine et qui soutiennent la demande, contrairement à la situation en Asie
- Une vulnérabilité externe plus élevée alimentant les pressions baissières sur les monnaies locales (dépendance aux capitaux étrangers, déséquilibres budgétaire et courant, réserves de change insuffisantes, par exemple)
Avec les tensions inflationnistes qui sont appelées à persister, les banques centrales des pays d’Europe et d’Amérique latine n’ont pas d’autres choix que de durcir davantage leur politique monétaire pour contenir le risque. Le mouvement devrait concerner aussi la Turquie cette fois. En effet, les risques de sorties de capitaux et les pressions inflationnistes vont pousser les autorités turques à infléchir l’orientation de leur politique monétaire. La reprise du durcissement monétaire, si elle devait avoir lieu, sera toutefois très progressive pour ne pas aller à l’encontre de la volonté peu orthodoxe du président Erdogan, surtout à l’approche des échéances électorales importantes. Du côté de l’Asie en revanche, la stratégie sera différente avec le maintien du biais accommodant. Dans la plupart des pays de la région, l’inflation alimentaire et énergétique sera compensée par l’effet baissier lié à la faiblesse de la consommation des ménages.
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