L’inflation de la zone euro va monter à un niveau très élevé (proche de 10 % ?), la faire redescendre à 2 % serait extrêmement coûteux en termes d’activité et d’emploi. On peut alors se poser la question suivante : pourrait on passer dans la zone euro à un objectif d’inflation de 4 % ?
La difficulté est la suivante : si l’inflation est de 4 %, il faut que l’ensemble des revenus (salaires, retraites, transferts sociaux) soient parfaitement indexés sur les prix pour éviter des pertes chroniques de pouvoir d’achat. Les chocs inflationnistes auront alors des effets très puissants sur l’inflation, ce qui veut dire que la volatilité de l’inflation va fortement augmenter. S’il n’y avait pas de chocs inflationnistes, il n’y aurait pas de problème à avoir une inflation à 4 % avec une indexation parfaite de tous les revenus.
Mais les chocs inflationnistes rendent ce choix dangereux avec l’instabilité de l’inflation qu’ils impliquent.
On peut peut-être alors simplement augmenter l’objectif d’inflation de l’inflation générée par la transition énergétique, pour que la BCE évite de pénaliser l’investissement (dont l’investissement dans la transition) en réagissant à cette inflation particulière.