“ Quand le canari ne siffle plus, le grisou souffle ” La Plume par Igor DE MAACK

L’instant marché financier

A l’époque des corons, les mineurs emmenaient avec eux des canaris qui devaient les prévenir en cas de coup de grisou (monoxyde de carbone).

Aujourd’hui, plusieurs canaris ont prévenu le monde de l’imminence d’une situation d’urgence : 1/ la récession économique 2/ la crise énergétique.

L’indice d’activité manufacturière danois a plongé de 70 à 38 points en juillet, un niveau au plus bas depuis avril 2020. Quant à la crise énergétique, si les prix actuels de l’énergie perduraient, la facture pourrait représenter 16% du PIB de la zone euro contre 5% en 2021.

L’énergie, qui compte pour la moitié de l’inflation (8,9% en juillet sur un an), risque donc de continuer à pousser les indices d’inflation à la hausse jusqu’à la fin de l’hiver 2023.

En France, les incantations diverses et variées de la part des gouvernants pour appeler à la modération et à la sobriété sont éminemment louables mais elles se heurteront vite à l’impératif de croissance pour financer des systèmes sociaux exsangues après la crise de la Covid et les perturbations économiques.

La morne saison estivale en matière de consommation et les probables faillites d’entreprises incapables de rembourser leur prêt PGE vont assurément avoir des impacts sur le climat social français.

Aux Etats-Unis, Jerome Powell (Fed) a clairement réitéré à Jackson Hole sa volonté ferme de lutter contre l’inflation indiquant ainsi une future hausse des taux constante et appuyée. C’est un signal certes négatif pour la valorisation des actifs financiers mais aussi la seule mesure pour lutter contre des prix qui ne baissent pas (enfin aujourd’hui aucune autre solution n’a été trouvée).

En Ukraine, la guerre s’avère être aussi une guerre économique dans le secteur nucléaire. Il faut savoir que l’Ukraine très dépendante de l’opérateur russe TVEL pour l’approvisionnement en combustible (uranium) avait diversifié ses sources avec l’américain Westinghouse. Ce qui se passe autour de la centrale de Zaporijia en constitue le reflet et fait toujours planer la menace d’un accident (une situation anxiogène à souhait). Dans ce contexte, il faut toujours agir avec prudence et sélectivité.

Tant que l’horizon ne se dégage pas sur les variables que sont l’énergie et la confiance du consommateur (qui sont intimement liées), il est difficile de faire évoluer les niveaux de prise de risque dans les portefeuilles après le rebond de l’été.

La politique n’est pas toujours aisée à saisir mais il faut bien reconnaître que désormais les dirigeants prennent des décisions dans l’urgence par manque de vision long terme, caractéristique du monde post internet, immédiat et (trop) facile.

La valeur du mois • CRÉDIT AGRICOLE

Malgré de très bons résultats (hausse de 17% du résultat net et CET à 11,3%) et une valorisation attractive (PE 2022 = 5x), le titre Crédit Agricole souffre toujours du désintérêt des investisseurs en bourse pour le secteur bancaire européen.

Pourtant, ils toucheraient avec le dividende un rendement net supérieur à 10% en 2023.

Le mot de la fin

« On va remarcher sur la Lune » aurait paraphrasé Tintin. C’est tout l’objectif que la NASA s’est fixé avec l’envoi de la fusée Artémis-1 cinquante ans après le dernier vol Apollo.

Et pour la première fois c’est une femme, directrice de lancement de l’agence, qui supervisera ce programme qui préfigure de futures expéditions martiennes.

La Plume VITALÉPARGNE par Igor DE MAACK – septembre 2022

Retrouvez le précédent numéro d’août ” REVANCHE OU CAPITULATION ” La Plume par Igor DE MAACK.

Rédacteur : Igor DE MAACK  • Presse : Stevens Lefort – slefort@vitalepargne.com

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