Les États-Unis et l’Europe sont confrontés à une inflation forte, qui part des prix des matières premières, mais peut ensuite se généraliser. Nous nous demandons ce que peuvent être les réponses de politique économique à une forte hausse de l’inflation.
- Une forte hausse des taux d’intérêt visant à faire baisser rapidement l’inflation ; le risque serait alors le recul de l’activité, des difficultés pour les finances publiques, l’impossibilité d’augmenter les dépenses publiques.
- Des transferts publics aux ménages compensant la perte de pouvoir d’achat due à l’inflation, avec des salaires mal indexés sur l’inflation ; cette solution pose plusieurs problèmes : le coût pour les finances publiques, le fait que la demande de biens et services n’est pas freinée, et donc que l’inflation n’est pas combattue par une demande plus faible ; l’impossibilité, si ce choix est fait, qu’il y ait une hausse des taux d’intérêt.
- Le plafonnement du prix de l’énergie par des interventions publiques ; les difficultés sont alors les mêmes que celles du choix précédent, plus le fait que le signal prix disparaît.
- Au contraire, une politique budgétaire restrictive pour lutter contre l’inflation, ce qui évite les risques associés à la hausse des taux d’intérêt, mais interdit de soutenir le pouvoir d’achat.
Au total, le premier choix est de soutenir ou non le pouvoir d’achat des ménages par des transferts publics ; si ce soutien est mis en place, il est très difficile de lutter contre l’inflation, que ce soit par la politique budgétaire ou la politique monétaire ; si ce soutien n’est pas mis en place, le choix est de lutter contre l’inflation, soit par la politique monétaire, soit par la politique budgétaire.