Publié initialement dans le bulletin d’information « Global Market Perspectives » de Stephen Dover sur LinkedIn. Suivez Stephen Dover sur LinkedIn, où il publie ses réflexions et observations ainsi que son bulletin d’information Global Market Perspectives.
Depuis quelques semaines, une avalanche d’éditoriaux et autres commentaires annoncent la « fin de la mondialisation ». Dans ce bulletin d’information et dans d’autres numéros à venir, nous examinons pourquoi nous pensons que la mondialisation est là pour durer, tout en évoluant – et pourquoi, pour les investisseurs, une diversification mondiale constitue une stratégie intelligente.
Les raisons de crier à la fin de la mondialisation semblent évidentes. Depuis une douzaine d’années, la mondialisation a dû encaisser quatre coups violents. Le premier a été la réglementation plus stricte des opérations financières après la crise financière mondiale. Le deuxième a été l’explosion de conflits commerciaux après 2016 sous l’effet du Brexit et d’augmentations tarifaires unilatérales par les États-Unis. Le troisième a été l’arrivée de la pandémie et des confinements, qui ont perturbé les chaînes logistiques et la distribution au niveau mondial. Et le quatrième vient de se produire avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, accompagnée de lourdes sanctions qui incluent l’utilisation des réserves de change[1] et du système de paiements internationaux comme des armes.
Des géants de la finance aux stars des médias, une grande partie des commentaires semblent pleurer la fin d’un âge d’or de mondialisation et annoncer un avenir plus sombre. La mondialisation, mesurée sur la base des échanges, avait commencé à ralentir bien avant l’ère Trump et le Brexit, marquant ainsi la fin d’une époque au cours de laquelle l’économie mondiale avait recueilli les avantages immédiats des échanges et des opérations financières entre pays.
La mondialisation des échanges commerciaux, c’est-à-dire la somme de toutes les importations et exportations en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) mondial, a atteint son apogée à 61 % en 20071. Ce taux s’est effondré pendant la crise financière mondiale avant de rebondir brièvement, mais il est en baisse depuis lors.
Entre 1945 et 2007, la part des échanges mondiaux dans le PIB mondial a connu une progression vertigineuse. Certains des gains les plus importants ont été enregistrés au cours des décennies qui ont suivi la deuxième Guerre mondiale, lorsque les pays ont fortement réduit leurs barrières non tarifaires aux échanges (comme les réglementations et quotas étouffant les importations ou les subventions de substitution aux importations). Les tarifs douaniers ont baissé eux aussi, passant de 8,5 % en moyenne en 1994 à moins de la moitié de ce chiffre en 20062.