Stratégie : Deus ex machina

L’été est là, synonyme de vacances, de farniente… Une occasion de prendre du recul et de profiter d’autres horizons. Et pourquoi pas, de faire le point et d’agir sur son épargne ?

En effet, les banquiers centraux, Deus ex machina, ont dû opérer ces derniers mois la plus forte hausse des taux directeurs de l’histoire financière moderne pour ramener à la raison une inflation devenue folle. Il est de nouveau rémunérateur d’être prêteur en achetant des obligations.

Ironie de l’histoire, c’est au moment où cette classe d’actifs devrait être surpondérée dans les allocations, qu’elle a été ramenée à sa portion congrue dans le sillage de la hausse des taux qui a fait baisser le prix des obligations.

Ainsi vont les allocations des actifs, la nature ayant horreur du vide, c’est la partie Actions qui a mécaniquement repris du poids, aidée en cela par des marchés et des résultats d’entreprises supérieurs aux attentes. Il faut reconnaître que le match était joué d’avance. Une hausse brutale des taux engendre en effet une baisse immédiate du prix des obligations.

Il faut toutefois rappeler que, si les effets du resserrement monétaire ont un effet immédiat sur le prix des obligations, ils mettent environ 18 mois à se diffuser dans l’économie et impacter les résultats des entreprises.

Dans ce contexte, un client au profil prudent, donc investi traditionnellement en majorité en obligations, aura vu cette classe d’actifs fondre dans son allocation en 2022. Afin de conserver un contrat d’assurance vie en cohérence avec son profil et ses objectifs, cet épargnant devrait rééquilibrer son allocation au profit des obligations.

Si on dit souvent que le plus dur en matière d’investissement est d’investir au bon moment (le célèbre « market timing »), savoir rééquilibrer son allocation est probablement le secret pour y arriver. En théorie, en allégeant une classe d’actifs surpondérée (car ayant beaucoup progressé) on augmenterait la probabilité de vendre au bon moment. À l’inverse, en renforçant une classe d’actifs sous-pondérée (car sa valorisation a baissé), la probabilité d’acheter à un moment plus favorable augmente.

Si la période est propice à ce rééquilibrage, il existe cependant une myriade de supports en unités de compte obligataires et il n’est pas chose aisée pour l’épargnant de s’y retrouver.

À cet égard, les fonds de portage obligataire, aussi appelés fonds à échéance, représentent un moyen de s’exposer à cette classe d’actifs. Ces fonds – à fenêtre de commercialisation limitée – proposent de capter le niveau de taux d’intérêt actuel, en achetant des obligations d’entreprises et en les détenant jusqu’à leur échéance.

Cette particularité confère à l’épargnant une visibilité sur un horizon d’investissement donné, mais également sur l’espérance de rendement attendue (le taux d’intérêt des emprunts obligataires en portefeuille). L’épargnant qui les détiendrait jusqu’à l’échéance pourrait ainsi s’immuniser contre le risque de taux (sensibilité aux taux d’intérêt) pour ne conserver que le risque de crédit (capacité de remboursement de l’emprunteur).

En épargne, comme en toutes choses, l’équilibre est donc la clé…

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