Un monde qui change

Philippe Waechter | Les actualités économiques et financières

L’économie mondiale sortait, en début d’année, de la crise sanitaire. Les niveaux de PIB dans les pays développés étaient revenus à ceux d’avant crise et l’emploi était partout dynamique. L’accélération de l’inflation reflétait les tensions de la demande et les difficultés d’ajustement et d’approvisionnement des entreprises. L’inflation était perçue, à juste titre, comme temporaire avec un pic dans le courant du premier semestre 2022. Les banques centrales indiquaient cependant leur volonté de ne pas prendre le risque de voir l’inflation s’inscrire dans la durée.

L’économie convergeait ainsi progressivement les tendances antérieures. Cependant, les règles de fonctionnement n’étaient plus celles qui prévalaient auparavant. La globalisation coordonnée et coopérative n’est plus le modèle de référence. Les américains et les chinois ne partagent plus une vision commune et les européens perçoivent la nécessité d’être plus autonome. Le modèle de croissance était plus polarisé entre les différentes régions du monde.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie change ce cadre. D’abord parce qu’elle est un choc d’incertitude notamment en Europe. Des comportements plus prudents sont anticipés tant du côté des consommateurs que des entreprises. Les comportements deviennent plus attentiste en attendant que la situation évolue. On peut le constater, par exemple, sur le prix du carbone en Europe avec une rupture au moment de l’invasion de l’Ukraine. Les entreprises ont un horizon qui se réduit et elles sont circonspectes quant à l’évolution conjoncturelle.

C’est aussi un choc de matières premières. Les prix ont bondi que ce soit sur l’énergie, les métaux industriels ou les produits agricoles. L’allure de l’inflation n’est plus la même. Le pic sera plus tardif qu’anticipé et la convergence vers la cible de 2% plus longue à se réaliser.

Dès lors, les banques centrales doivent intervenir plus fortement en espérant que les gouvernements continueront de soutenir la demande. Les autorités monétaires craignent que la situation actuelle ne se traduise par une inflation persistante et des hausses de salaires qui montrerait une forme d’indexation. De ce point de vue, la Fed est davantage dans l’urgence que la BCE car la source de l’inflation américaine est interne alors que ce n’est pas le cas en Europe. Cela se traduit par des remontées rapides et fortes des taux de la Fed dans les prochains mois.

Un choc de matières premières provoque généralement un risque fort de récession. Si les prix de l’énergie restent élevés durablement, au-dessus de 100 dollars pour le baril de pétrole, la probabilité d’une récession est forte dans les pays développés.

Cela pose deux questions

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