Alors que l’été bat son plein, les marchés continuent de surveiller les communication des banquiers centraux en Europe et aux Etats-Unis, bien moins nombreuses, pour essayer de se positionner au mieux par rapport aux décisions futures de politique monétaire.
Comme chaque année, le symposium des banquiers centraux à Jackson Hole aux Etats-Unis sera suivi avec attention car cette réunion a été, selon les années, le lieu d’annonces importantes pour les présidents de la Fed, notamment au moment de la crise des subprimes.
Pour cette édition, les marchés attendront forcément des indications sur l’évolution du rythme de la politique monétaire après plus de 500 points de base de hausse de taux en un temps record, et notamment des indications sur un éventuel arrêt des hausses de taux, et pas seulement une pause, ce qui permettrait de confirmer enfin le taux « terminal ».
Mais il est tout à fait possible que cette édition du symposium des banquiers centraux laisse un peu les observateurs sur leur faim. En effet, la Fed est plus que jamais « data dépendante » à ce stade du cycle de normalisation monétaire. Le milieu de la fourchette de taux de la Fed est déjà actuellement à 5.37%, très largement au-dessus de l’inflation globale et même assez nettement au-dessus de l’inflation sous-jacente aux Etats-Unis (4.80% au moment où nous rédigeons ces lignes).
On peut donc considérer que c’est suffisant pour que la Fed lève le pied mais la prochaine réunion n’est qu’en septembre (le 19 et 20) soit encore plus d’un mois de données que la Fed va pouvoir récolter avant de prendre la décision la plus adaptée, à la fois sur le niveau des taux mais également concernant la normalisation du bilan (à ce stade, 16% de l’expansion du bilan post-Covid ont été normalisés contre près de 40% pour la BCE)
Pourquoi donc se presser d’envoyer des messages d’orientation monétaire fin août alors que de nombreuses données d’activité et de prix vont encore lui parvenir ensuite, apportant un « confort » de décision supplémentaire ?