Une embellie pré-estivale

Comme attendu, la Chambre des représentants, puis le Sénat, ont validé la semaine passée le texte de loi qui prévoit le relèvement du plafond de la dette américaine, permettant ainsi d’éviter un défaut de paiement des États-Unis. Assez consensuel, et d’ailleurs rejeté par les ailes extrêmes des deux camps, ce texte prévoit notamment la suspension du plafond de la dette jusqu’au 1er janvier 2025, soit après la prochaine élection présidentielle de novembre 2024, en échange de la limitation des dépenses hors armée. Si cet accord ne faisait que peu de doute, il permet néanmoins aux marchés américains de capitaliser sur cette bonne nouvelle et de casser leur plus haut de l’année. Rendez-vous donc fin 2024 pour un nouveau psychodrame sur la dette américaine…

Aux USA toujours, la publication du rapport sur l’emploi pour le mois de mai ne va pas aider la Fed dans sa décision de politique monétaire. Le marché de l’emploi a beau être un indicateur retardé, cette nouvelle publication, supérieure aux attentes, a permis de faire repartir les taux américains à la hausse. Les créations d’emploi sont ainsi ressorties à 339k contre 253k attendues (enquête auprès des entreprises) avec une révision à la hausse de près de 100k sur les deux mois précédents. Cette lecture a, cependant, été quelque peu mitigée par le taux de chômage publié en hausse de 20 bps à 3.7% qui prend en compte l’enquête auprès des ménages (Household Survey) indiquant des destructions de postes sur le mois. Cette différence entre les deux enquêtes s’explique néanmoins par des différences méthodologiques (par exemple, les auto-entrepreneurs ou les personnes malades ne sont pas prises en compte dans la première, qui considère également le nombre effectif d’emploi par ménage, ce qui n’est pas le cas du Household Survey). Corrigées de ces éléments, les deux enquêtes sont globalement en ligne et montrent donc un marché de l’emploi dynamique auprès des entreprises avec néanmoins de grosses disparités entre les secteurs. Certaines données tendent néanmoins à confirmer un début de retournement sur le marché du travail : hausse des intérimaires non renouvelés et des personnes au chômage depuis plus de 5 semaines, ralentissement des pressions salariales, baisse de la durée effective du travail,… Ces chiffres mitigés confirment notre vision d’une pause à venir de la Fed.

Enfin, après quelques publications décevantes, les indicateurs d’activité Caixin[1] en Chine sont ressortis au-dessus des attentes et largement en phase d’expansion. L’indice composite s’affiche ainsi à 55.6 contre 53.6 le mois précédent et marque ainsi un plus haut depuis décembre 2020. Cette dynamique s’inscrit dans la réouverture du pays post-covid et des vacances de mai qui ont profité au secteur du tourisme. Par ailleurs, le gouvernement chinois travaillerait sur un nouveau plan de soutien à son secteur immobilier afin de booster la croissance économique. Ces mesures prévoiraient notamment la baisse dans certains quartiers des acomptes lors de l’achat, la baisse des commissions sur les transactions ou encore l’assouplissement des restrictions pour les achats résidentiels. Si ces éléments sont indéniablement des bonnes nouvelles, le chemin est encore long pour les indices chinois après le rebond entamé.

Termes et définitions
1. Caixin ( Caixin ) Caixin est un média chinois réputé pour son journalisme indépendant et approfondi, en particulier dans le domaine de…
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