Zone euro : pas de réaccélération de l’activité

BCE | Les actualités économiques et financières

Dans la zone euro, les statistiques économiques ne vont pas dans le sens d’une réaccélération de l’activité après la récession technique du début d’année.

Les enquêtes PMI* du mois de juin faisaient état d’un nouveau repli, tant pour le PMI des services que le PMI manufacturier. À 49,9, l’indice PMI composite est passé sous les 50 pour la première fois depuis la fin de 2022. Les données de consommation ne sont pas bien orientées non plus. Après avoir fortement chuté depuis le printemps 2022, les ventes au détail hors automobiles ont fait du surplace aux mois d’avril et de mai. Les ventes d’automobiles ont atteint un point haut en décembre dernier, mais baissent régulièrement depuis. Sauf rebond très fort en juin, la consommation des ménages devrait donc encore peser sur la croissance au deuxième trimestre, comme aux deux derniers trimestres.

L’inflation élevée continue d’éroder le pouvoir d’achat des ménages européens. Les chiffres d’inflation de mai et juin, bien qu’un peu plus faibles que les mois précédents, restaient forts à +5,5% au total et +5,4% hors énergie et alimentation en glissement sur un an. La vigueur de l’emploi et des salaires demeure un facteur de soutien, mais un tel écart entre la dynamique d’activité et d’emploi n’a pas vocation à durer. On commence d’ailleurs à observer des premiers signes de ralentissement de l’emploi dans les enquêtes et dans les chiffres mensuels que publient certains pays comme l’Allemagne.

Si les ménages américains ont nettement eu recours à l’épargne accumulée pendant la pandémie pour amortir la baisse de leur pouvoir d’achat, il ne semble pas en être de même en Europe. La BCE estime que le stock d’épargne excédentaire accumulé par les ménages européens entre le premier trimestre 2020 et le quatrième trimestre 2022 a augmenté régulièrement pour atteindre 11,3% du revenu disponible. Cela constitue une réserve importante de consommation, mais la partie la plus liquide de cette épargne (numéraire et dépôts) aurait déjà été mobilisée et le reste aurait été consolidé en patrimoine (immobilier, épargne financière). En outre, cette épargne serait détenue aux deux-tiers par les ménages les plus aisés.

Le ralentissement de l’activité et les premiers signes de détente sur le marché du travail ne seront probablement pas suffisants pour dissuader la BCE de poursuivre la remontée de ses taux d’intérêt. Lors du forum de la BCE à Sintra, Christine Lagarde a réitéré qu’une nouvelle hausse des taux était quasi-certaine en juillet à cause de la persistance de l’inflation, tout en soulignant des incertitudes sur le point haut des taux et sur la durée de leur maintien à ce niveau. Le marché attend un point haut sur le taux de dépôt à 4,00% à la fin de l’année, soit encore deux hausses de +25 points de base. Les baisses de taux interviendraient à partir du premier semestre de l’année prochaine.

Voir aussi : https://latribune.lazardfreresgestion.fr/point-conjoncturel-juin-2023/

L’opinion exprimée ci-dessus est datée du 18 juillet 2023 et est susceptible de changer.

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